08/01/19 – Entre les lignes des Smart Cities : Transition ou disruption des modèles urbains et des pratiques ?

Cycle « Pratiques sociales et politiques de transition »

Dixième journée de l’atelier “Habiter la transition. Des pratiques existantes aux politiques de transition : circulations et ambiguïtés”

Atelier thématique commun aux réseaux ACDD et ReHaL
En partenariat avec le Master “Habitat et ville durable – Pour une approche critique de la fabrique urbaine”

En partenariat avec :
– le Pôle de Recherche pour l’Organisation et la diffusion de l’information Géographique (UMR PRODIG 8586)
– le LabEx « DynamiTe »

Mardi 8 janvier 2019 (10h-17h00)

École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris la Villette
144 rue de Flandre 75019 PARIS
Salle 112 B

Entrée libre (sans inscription)

Coordinatrices de la séance : Sophie Némoz[1] et Élisabeth Peyroux[2]

A l’instar des idées de « ville durable » et de « ville résiliente », la notion de « smart city » (« ville intelligente ») s’inscrit dans les milieux scientifiques, comme objet de recherche interdisciplinaire, et sur le terrain des pratiques, comme un référentiel, répertoire et prescripteur d’interventions en matière de planification, d’aménagement et d’urbanisme. Les conceptions se partagent entre différentes lignes. Associée à la révolution numérique et à celle des données (« big data »), la « ville intelligente » se voit attribuer une capacité à profondément bouleverser non seulement les modes d’organisation, de fonctionnement et de gestion de la ville, mais également les modèles économiques urbains, les pratiques quotidiennes et les modes de socialisation des citadins. Dans son acception positive, conçue comme modèle de ville désirable, la « smart city » porte en elle les promesses d’un futur bénéfique et vertueux qui permettrait de concilier les objectifs de croissance économique et de durabilité environnementale. Dans son acception critique, la « smart city » est pensée comme une utopie techno-centrée, une vision fantasmée du futur, une nouvelle forme d’accumulation du capital et/ou l’instrument possible d’une dérive vers une société de surveillance et de contrôle. Dans les deux cas, elle prend (souvent) insuffisamment en compte les freins et les obstacles à la diffusion et aux usages des nouvelles technologies et les enjeux éthiques liés à l’utilisation des données, mais aussi la complexité des pratiques urbaines et de leur interprétation par les citadins, les inégalités socio-économiques et socio-spatiales ou encore la diversité culturelle.
Cet atelier propose ainsi d’approfondir un objet pertinent pour questionner la manière dont les chercheurs et les praticiens travaillant sur la « smart city » ou la mettant en œuvre s’emparent de la notion de « transition ». Comment est-elle définie et problématisée en relation avec leur domaine d’action et les géographies sociales de référence : transition de quoi vers quoi ? Au bénéfice de qui ? La « smart city », dans la diversité de ses approches et appropriations locales, amplifie-t-elle des tendances préexistantes ou produit-elle des changements radicaux, voire une disruption des modèles et des pratiques ?

Matinée (10h – 12h30) :

Introduction des modératrices Sophie Némoz et d’Élisabeth Peyroux

Nicolas Douay[3] : « L’urbanisme à l’heure du numérique ou comment repenser les approches de planification urbaine »
Antoine Courmont[4] : « Le big data au service de la transition environnementale. Gouverner les déplacements individuels par la donnée»

Discutant : François Ménard[5]

Après-midi (14h00 – 17h) :

Jérémie Molho[6]: « Repenser la smart city à partir des villes du Sud »
Hind Drissi-Khedira[7] : « Mobilité quotidienne, pratiques d’information et numérique : des discours aux grands projets urbains, des imaginaires citadins aux pratiques du quotidien »
Mathieu Saujot[8]: « Exploration Audacities : innover et gouverner dans la ville numérique réelle »

Conclusion des discutantes et modératrices : Sophie Némoz et d’Élisabeth Peyroux

Programme à télécharger au format PDF

 

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[1] Maître de conférences, Laboratoire de Sociologie et d’Anthropologie, Université Bourgogne Franche-Comté, LaSA (EA 3189).
[2] Chargée de recherche, CNRS, UMR Prodig 8586.
[3] Professeur, Institut d’Urbanisme et de Géographie Alpine (IUGA) / UMR 5194 PACTE, Université Grenoble Alpes.
[4] Docteur, chercheur au Centre d’études européennes de Sciences Po, chaire Villes et numérique.
[5] Responsable de programmes de recherche au Plan Urbanisme Construction et Architecture.
[6] Post-doctorant au European Research Institute à Florence, ONG Urbanistes du Monde
[7] Doctorante à l’École Nationale des Travaux Publics de l’État, Laboratoire Aménagement Économie Transports (UMR CNRS 5593).
[8] Coordinateur de l’initiative Numérique et Écologie à l’Institut du Développement Durable et des Relations Internationales.

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