Albert LEVY, tribune sur la pollution, parue dans Liberation.fr, le 1er mai 2014, article consultable en ligne, http://www.liberation.fr/terre/2014/05/01/sante-urbaine-quand-la-ville-fait-mal-aux-hommes_1008642
La pollution atmosphérique qui revient régulièrement dans nos villes, avec ses pics alarmants, n’est pas un phénomène naturel. La priorité donnée à l’urbanisme des réseaux et des flux, à l’hégémonie de l’automobile, aux énergies fossiles dominantes, éclatement des espaces bâtis, accélération du mode de vie, ségrégation sociospatiale. Tous ces choix urbanistiques, fondés sur le primat de la mobilité motorisée, ne sont pas sans conséquences sanitaires sur la population. Ils ont produit une forme urbaine caractérisée par l’opposition centre – périphérie et surtout par la périurbanisation et l’étalement urbain. Si la ville-centre, compacte, reste la forme idéale de ville durable, elle devient vite un piège mortel pour la santé lorsqu’elle est livrée à l’automobile. La circulation induite par la périurbanisation et ses mouvements pendulaires entre centre et périphérie ainsi que la pollution industrielle sont à l’origine de graves altérations de l’environnement qui menacent la santé. Parmi lesquelles la pollution de l’air, mais aussi la perturbation du climat et enfin les nuisances sonores et leurs effets pathologiques, touchant surtout les personnes vivant à proximité des grandes infrastructures de transport et de circulation.
Santé urbaine, quand la ville fait mal aux hommes – Libération