La participation des « personnes concernées » est une norme de l’action publique environnementale. Plusieurs finalités lui sont généralement assignées : incorporer des valeurs et intérêts du public dans le processus de prise de décision ; améliorer la qualité intrinsèque des décisions ; renforcer la confiance dans les institutions ; éduquer le public ; réduire les conflits, le tout en justifiant le temps et l’argent consacrés à sa mise en œuvre[1]. Mais les résultats de la gouvernance participative ou concertée de l’environnement sont-ils à la hauteur des espoirs placés dans ces nouvelles pratiques ?
La littérature se fait l’écho à cet égard d’une lassitude et d’un certain désenchantement. D’autres auteurs évoquent avec une tonalité critique une « idéologie participationniste » au service d’un gouvernement de la critique sociale et environnementale. D’autres enfin identifient les multiples obstacles à l’effectivité démocratique (quel(s) public(s) participent réellement ? les acteurs d’environnement en sortent-ils renforcés ?) et fonctionnelle (cela contribue-t-il à améliorer l’état de l’environnement ?) de la gouvernance participative. L’environnement a-t-il alors vraiment besoin de la participation ?
Cette séance de l’atelier entend questionner les liens complexes entre (formes diverses de) participation et (pluralité des effets en matière de) soutenabilité. Il sera organisé en deux temps :
– une première session où il s’agira de partir des dispositifs participatifs et de questionner leurs effets en matière de soutenabilité, avec deux intervenants : Gilles Massardier, chercheur au Cirad, et Charlotte Halpern, chercheure à Sciences Po
– une seconde session orientée sur les acteurs associatifs et leur rapport à cette injonction participative, avec deux intervenants : Sandrine Rui, sociologue à l’université de Bordeaux, et Etienne Ballan, sociologue à l’Ecole du Paysage et à l’association Arenes.
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